C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

Recherche dans une partie de l'article 
 Résultat de la recherche de BUEIL, II 
1
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     AIMER     
-

Ceux qui aiment Dieu auront victoire de leurs ennemis : Car il est à croire et est chose vraye que ceulx qui ayment Dieu et ont bonne cause et sont repentans et confès de leurs pechiez, finablement auront victoire de leurs ennemiz (BUEIL, II, 1461-1466, 73).

2
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     ASSAILLIR     
-

Bien assailli, bien défendu. "Tout bien débattu (dans une lutte, un débat, si la défense et l'attaque ont été aussi bien conduites l'une que l'autre, les chances y sont bonnes pour que l'issue soit nette)" : Comme il veult estre ensevely au propre drap ou sa Dame est trespassee De avoir ung drap fain et joly, Playé menu et bien poly Pour faire ma derriniere cote, Bien deffendu bien assailly, Ne vueil, mais estre ensevelly Au drap ou la deffuncte est morte. (HAUTEV., Conf. Test. am. tresp. B., c.1441-1447, 72). Bien assailly, bien deffendu, Quant assez aurons debatu, Il fault assembler noz raisons (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 298). MEFFRÈS. Bien assailly, bien deffendu ; Qui assault n'a pas l'avantaige. PUTIPHAR. Lieu assailly n'est pas rendu ; Bien assailly bien deffendu. (Myst. Viel test. R., t.2, c.1450, 222). "Bien assailli, bien deffendu, ilz cheurent tous en ceste oppinion, tant ceulx du conseil comme les cappitaines, que les gens d'armes fussent prestz au premier jour de juyng..." (BUEIL, II, 1461-1466, 172).

Rem. Hassell 44, A197 ; DI STEF. 37c-38a.

3
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     BATAILLE     
-

Les hommes font la bataille, mais Dieu donne la victoire : Et, pour tant, dit le prophete : "L'omme ne se doit point fier en sa force ne en la force de sa chevalerie ne de ses chevaulx, mais en la grace de Dieu ; car les hommes font la bataille, mais Dieu donne la victoire." (BUEIL, II, 1461-1466, 72).

Rem. Hassell 249, V88.

4
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     CHIEN     
-

Quand le chien chie/pisse, le loup s'en va au bois : Entrementres que le chien chie le lou va au boys (E. LEGRIS, Anc. prov. fr., p.1400. In : Bibl. Éc. Chartes 60, 1899, 581). ...il n'est tel, quant gens vont courre en pays, que de frapper sur les enseignes, car tout va au gaing et ne demeurre que peu de gens à l'escalle. Mais je n'en ay peu estre creu ; et failloit attendre Gaultier et Guillaume à venir, et, tandiz que le chien chye, le loup s'en va au boys. (BUEIL, II, 1461-1466, 93). Qui bien se veult vengier D'ung tresgrant maliffice, Tout a coup sans targier Doit excercer l'office. S'il est pesant et nice, Tout ne vault ung tournoix, Car tendis que chien pisse, Le loup s'enfuit au bois. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 42).

Rem. Morawski 2286 : Tant come le chin chie, s'en vet le leu a bois ; Hassell 74, C169 ; DI STEF. 167a, chien.

5
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     CONSEIL     
-

À/de nouveau fait, nouveau conseil : Et adont de nouveau fait, nouveau conseil. Faisons bonne chiere. Dieu nous aidera, et maintenons nostre deduit ainsi que l'avons acoustumé. Fol est qui laisse le bien tant qu'il le puist avoir. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 607). ...voz ennemyz ont autant de batailles comme vous, et, se Dieu vous a fait la grace que vous ayez ceste-là davantaige, c'est grant gain pour vous. Mais prenez que voz ennemiz en eussent une comme vous ; au moings sera la vostre pour contredire à la leur ; ainsi vous ne povez faillir à l'avoir. Les Ytaliens en ont encores plus la moittié ; car ilz combattent tousjours à cheval, ce que autres nacions ne font pas. Et, se vous avez à faire à eux, il vous en fauldroit avoir plus largement. Mais, communement, les autres nacions n'en ont plus. Touteffoys, si vous voyez quelque chose de nouveau, à nouveau fait nouveau conseil. (BUEIL, II, 1461-1466, 36).

Rem. Morawski 531 : De novele parole novia[u]s consal ; Hassell 81, C274.

6
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     COUP     
-

Un coup vient qui tout paie : Vous qui servez de jour en jour Et qui avez long temps servi A grant paine et a grant labour Sanz avoir esté remeri, Ne vous chaille, car je vous dy, Se bien servez jusques au bout, Un coup vendra qui paiera tout. (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 69). Et s'en retourna à Crathor en reconfortant ses gens en leur disant que ung cop viendroit qui tout payeroit. (BUEIL, II, 1461-1466, 120). Mauvais puet bien rengner, mais quant rennet ara, .I. cop vient qui tout paie (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 122). Quant tu as tant rengné en te malle fachon, Si te convient morir a gran percussïon : Un cop vient qui tout paie (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 488).

Rem. Hassell 85, C325 ; DI STEF. 208b, coup.

7
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     COUTUME     
.

Coutume rend maître et devient nature : Vous chevauchez tousjours en ordonnance, quelque part que vous alliez, soit en paix, soit en guerre, pour duire voz gens à estre tousjours prestz. Car, quant ils l'auront de coustume, quant le besoing y viendra, ne vous ne eulx, ne traveillerez point à le faire. Car coustume rent maistre et devient nature. (BUEIL, II, 1461-1466, 32). Ceste chose vient par accoustumance, car, comme dit le Philosophe, "Coustume est une autre nature". La force de coustume est si grande que, ce que l'homme fait en veillant, aucunes fois il le fait en dormant ou aux yeulx cloz. (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 196).

Rem. DI STEF. 214c, coutume.

8
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     DEMAIN1          DEMAIN2     
.

Il ne faut pas attendre/garder à demain ce qu'on peut faire aujourd'hui : Sire, che dist li enffes, che sera longue demouree, Et si m'a dit men maistre Henry mainte journee Qu'a demain ne doit estre point le cose gardee Que par honneur puet estre aujourd'uy achevee (). C'est follie d'attendre a demain Ce que au jour d'uy on peult bien faire. (Myst. Viel test. R., t.4, c.1450, 351). Adonc le Maistre des arbalestriers commença son oppinion et dit : " Il me semble que, o la plus grande dilligence que possible sera, vous devez secourir ces gens-cy, puisque c'est vostre plaisir de le faire. Et ce que vous povez faire aujourd'uy, vous ne devez pas attendre à demain. Vous avez voz gens prestz." (BUEIL, I, 1461-1466, 171). Ainsi advint que, pour sejourner ung jour, le Jouvencel faillist à secourrir sa place et ses gens, et, s'il fut allé tout droit avecques ce qu'il avoit sans sejourner, il eust rescoux la place, car la guerre requiert dilligence. On fait aucuneffoys plus o cincq cens hommes que on ne feroit ung aultreffoys atout deux mille. Et, en tel cas, on ne doit pas attendre homme et ne doit l'on pas attendre à demain ce qu'on peult faire aujourd'huy. (BUEIL, II, 1461-1466, 117).

Rem. Hassell 44, A202.

9
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     DIEU     
.

Où Dieu veut, il pleut : Il fault dire que l'eure estoit bien composée, car, si fussent entrez demye heure plus tost ou demye heure plus tart, ilz estoient en dangier d'estre destroussez et perduz. En guerre a de grans hasars et en toutes choses ; car, où Dieu veult, il pleut. (BUEIL, II, 1461-1466, 119).

Rem. Moraxski 1019 : La ou Deus vuet si pluet ; Hassell 96, D91 , DI STEF. 260c, Dieu.

10
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     FAIRE     
.

Fais ce que tu dois (et Dieu fera le demeurant/et advienne que pourra) : Fay tousjours ce que tu doys : Ne t'esbahy se tu voys Aucune chose grevayne ; Ce qui puet avenir veigne : Dieux cognoist tout une foys. (DESCH., Oeuvres Q., t.4, c.1370-1407, 23). Lors la royne respondy a Ardant Desir et dist ainsi : "Beaux amis et vous belle amie, il se dit en proverbe : Fais ce que tu dois et veigne ce que pourra..." (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 444). Fay ce que tu dois et Dieu fera le demourant ; pour tant lui prions en la quarte demande : panem nostrum etc., jour au jour la vie. (GERS., 1403, Oeuvres complètes G., 378). ...cusançon ou solitude se peut faire en quatre manieres : ou pour desespoir de la pourveance de Dieu ; ou par trop soy occuper en telles pensees et par en perdre sa raison ailleurs ; ou par mesure selond bonne prudence pour soy, ou quartement pour la chose punblique. Les deux dernieres se peuvent faire, et non pas les autres. Fay ce que tu dois et Dieu fera le demourant (GERS., 1403, Oeuvres complètes G., 895). Touttesfoys les choses sont adventureuses, et aucuneffoys les hommes n'ont pas la congnoissance proprement de ce qu'il se doit faire, et Dieu leur oste l'entendement, par quoy ilz font tout le contraire de la raison. Mais, là où Dieu veult, sens de homme n'a mestier ; pour ce, fault tout mettre en la main d'icellui et faire selon ung proverbe qui dit : Fais ce que tu dois et adviengne ce qu'il pourra. (BUEIL, II, 1461-1466, 205).

Rem. Hassell 108, F5 ; DI STEF. 325c, faire.

11
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     FAIRE     
-

Qui en fait une, il en fait bien deux : Et, pour ce que aise ne se peult souffrir, il y eust quelque filz de bonne mere qui dist au Jouvencel, pensant mettre quelque grant brouilliz et quelque grant debat entre le roy Amydas et lui, et lui remonstra comment il estoit trompé et que le roy Amydas avoit ung petit filz, lequel avoit donné à entendre qu'il estoit mort et l'avoit fait cachier et nourrir en loingtain payz, affin qu'il n'en fut nouvelle, pour mieulx marier sa fille et trouver homme qui le secourust à son besoing et remist en sa seigneurie ; "ce que vous avez fait. Et, qui en fait une, il en fait bien deulx...." (BUEIL, II, 1461-1466, 252).

Rem. DI STEF. 325c, faire.

12
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     FER     
-

Il faut battre le fer tant qu'il est chaud : Si ne dois pas ci tant muser Que tu la doies refuser ; Qu'on dit : "Qui ne fait, quant il puet, Il ne fait mie, quant il vuet ; Et le fer chaut, on le doit batre." (MACH., R. Fort., c.1341, 75). Et lors appella le roy d'Ausaiz les barons du pays a conseil et leur dist : Beaulx seigneurs, entretant comme le fer est chault, on le doit batre. Combien que j'aye esté malveullans de vous et de vostre damoiselle, si est ainsi advenu, car certainement je vouldroye son prouffit et son honnour et le vostre. Beaulx seigneurs, Dieux vous a envoyé belle adventure, se vous la savez prendre. (ARRAS, c.1392-1393, 169). "...Or faictes donc vos hommes vistement esploitier, Car quant le fer est chault on doibt dessus forgier." (Cip. Vignevaux W., p.1400, 69). L'aultre, qui entendoit son latin, plus joyeux que jamais n'avoit esté, s'advisa de batre le fer tantdiz qu'il estoit chault, et si tresroide sa besoigne poursuyt qu'en pou de temps il joyt de ses amours. (C.N.N., c.1456-1467, 92). ...il voulloit poursuir sa bonne fortune ; et dient les maistres qu'il fait bon batre le fer quant il est chault. (BUEIL, II, 1461-1466, 222). Qui a demandera Ne soit pas sy folatre, Cequ'il demander a, De le laisser abatre, Mais doit sy fort debatre Qu'il ayt ce qui luy fault, Car on doit le fer batre, Entendis qu'il est chault. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 64).

Rem. Morawski 645 : Endementres que li fers est chauz le doit len batre ; Hassell 111, F51 ; DI STEF. 336a fer.

13
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     GAGNER     
.

On croit avoir (tout) gagné et on a (tout) perdu : Marchéans, pélerins, et quant qu'il i avoit, Furent périt en mer, que nuls n'en reschapoit. Pour chou, biaus dous seignour, mes corps le ramentoit C'on ne scet une cose où li eurs seroit ; Tels a quidiet gaignier qu'à le fie perdoit. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 299). Sa trompe fist sonner Bertran ùoult haultement. La commença bataille et orrible content, Tel y cuida gaignier qui y perdi grantment. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 334). Et li Englois et li Breton cargierent lors vassiaus des meubles et pourfis que li François amenoient, et puis rentrerent en lor navie a tout ce conqués et retournerent a Hainbon, et recorderent a la contesse et a lors compagnons conment il avoient esploitié. Si en furent tout resjoi, ce fu raison, car il en estoient departi a lor honnour et pourfit. Ensi vont les aventures d'armes et les fortunes : a le fois on quide avoir tout gaegnié et on a tout perdu. (FROISS., Chron. D., p.1400, 543). Car assez de gens, comme vous savés, ont été miz hors de villes et chasteaulx par deffault de gouvernement ; et, pour se amuser à cuider gaigner, ilz perdoient tout. (BUEIL, II, 1461-1466, 126). Jouvencel, je vois bien que c'est, il vous est adviz que pour vingt chevaulx que vous avez destroussez, que tout le monde soit vostre. Ce n'est pas cela : mais aucuneffoiz tel cuide gaigner qui pert.. Et là où vous voullez aller, il y a plusieurs dangers et y fault proceder de sens rassiz et avoir grant conduite (BUEIL, I, 1461-1466, 62). Tel cuide aulcunes fois gaigner qui pert. (MACHO, Esope R., c.1480, XXXVI).

Rem. Morawski 2347 : Teus cuide gaingnier qui pert ; Hassell 126, G4 ; DI STEF. 390c, gagner.

14
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     HOMME     
-

[L'homme n'est pas toujours sage quand il s'agit de défendre ses intérêts] Nul homme n'est sage en son fait/en sa cause : Mais nul homme, dit-on, n'est sage en son propre fait, souverainement en mal. ; et vient-on volontiers à commettre une faute seconde, quant on a fait la première. (CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 17). Il voullut tirer aux champs et les aller combatre chaudement à son très grant desavantaige, car ilz estoient en lieu très avantaigeux pour eulx et ne povoit aller jusques à eulx qu'il n'eust myz son fait en très grant exart. Et, s'il estoit chault en ceste entreprinse, aussi le estoit son filz le Regent, pour ce que il leur estoit tousjours bien priz de leurs entreprises et qu'ilz estoient ardans et desirans de recouvrer la seigneurie qui estoit pour eulx, et que le cas leur touchoit. Et, pour ce, dit-on que jamaiz homme n'est saige en sa cause ; et, pour ceste cause, est-il en justice ordonné qu'on ne plaidoye point pour soy-meismes et fault faire dire son fait par office d'avocat. (BUEIL, II, 1461-1466, 225).

Rem. Hassell 135, H49 ; DI STEF. 438c, homme.

15
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     MAÎTRE1          MAÎTRE2     
-

On ne doit jamais servir son maître outre son gré : Et dist qu'on ne doit jamaiz servir maistre oultre son gré et pareillement que les maistres ne doivent retenir les serviteurs, quant ilz demandent congé, qu'ilz ne leur donnent liberalement. (BUEIL, II, 1461-1466, 259). Il dit que ung serviteur est lasche de servir son maistre oultre son gré, et fault dire, quant il ne le sert par amour, qu'il le sert par haine et pour lui faire mal. (BUEIL, II, 1461-1466, 260).

16
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     MAÎTRE1          MAÎTRE2     
-

On ne doit jamais servir son maître outre son gré : Et dist qu'on ne doit jamaiz servir maistre oultre son gré et pareillement que les maistres ne doivent retenir les serviteurs, quant ilz demandent congé, qu'ilz ne leur donnent liberalement. (BUEIL, II, 1461-1466, 259). Il dit que ung serviteur est lasche de servir son maistre oultre son gré, et fault dire, quant il ne le sert par amour, qu'il le sert par haine et pour lui faire mal. (BUEIL, II, 1461-1466, 260).

17
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     MÉTIER     
-

Là où Dieu veut, sens d'homme n'a métier ("n'a nulle utilité") : Touttesfoys les choses sont adventureuses, et aucuneffoys les hommes n'ont pas la congnoissance proprement de ce qu'il se doit faire, et Dieu leur oste l'entendement ; par quoy ilz font tout le contraire de la raison. Mais, là où Dieu veult, sens de homme n'a mestier (BUEIL, II, 1461-1466, 205).

18
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     MOT     
-

Assez accorde qui mot ne dit/ne sonne. "Qui ne dit mot consent" : Est assez approuvé en ung proverbe la ou l'en dit souvent : "Assez acorde qui ne dit mot." (Garin Mongl. K., c.1460-1465, 59). [Le dauphin a laissé carte blanche au Maréchal et le roi s'en entertient avec lui]"...Je[le roi] ne vueil pas mettre la guerre entre vous [le dauphin] et le Mareschal : car je scay bien que l'amour y est grant. Je me doubte, mon filz, que vous lui en avez laissé faire à sa guise." Et, ad ce mot, le Regent ne dit riens ; et assez accorde qui mot ne sonne. (BUEIL, II, 1461-1466, 221).

Rem. Hassell 29, A13 ; DI STEF. 563b, mot.

19
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     NOBLE1          NOBLE2     
-

Nobles sont ceux desquels les oeuvres sont honorables et vertueuses : ...à proprement parler, nobles sont ceulx desquelx les euvres sont honnourables et virtueuses. Aussi devez savoir que tout noble, devant qu'il prengne l'ordre de chevalerie,doit estre adjuré par son serement de tenir foy et loyaulté, premierement à Dieu qui est le prince, commencement et chief de chevalerie (BUEIL, II, 1461-1466, 70).

20
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     NOCE     
-

Il n'y eut jamais de si belles/bonnes noces qu'il n'en y eut de mal dînés : Et ce soir tindrent conseil et sceurent que encores n'y avoit riens sur le payz qui les peust grever, et conclurent d'aller le lendemain courre tout le payz et de mettre leurs estandars en ung petit villaige et, là, faire l'escalle jusques ad ce que leurs gens fussent retournez, et de chascun estandart demourroit le tiers o la compaignye et habandonnoient à tout le monde à courir, ainsi qu'ilz fussent retournez ce soir à leurs estandars, et, si n'y estoient le soir, on ne les attendroit plus. Ainsi fut fait, et, au soir, furent presque [tous] retournez, quelque ung en demoura ; car oncques n'y eust si belles nopces qu'il n'y en eust de mal disnez. (BUEIL, II, 1461-1466, 89). Là fut le lieu où se feïst le traicté de la paix. Monseigneur Charles fist hommaige au roy de la duché de Normandie, le conte de Charroloys des terres de Picardye dont il a esté parlé, et autres qui en avoyent affaire, et le conte de Sainct Pol fist le serment de son office de connestable. Il n'y eut jamais si bonnes nopces qu'il n'en y eust de mal disnéz. Les ungs feïrent ce qu'ilz voulurent, les autres n'eurent riens. (COMM., I, 1489-1491, 86).

Rem. Hassell 176, N21 ; DI STEF. 583c, noce.

21
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     SERVICE     
-

Qui bon service fait bon guerdon en attend : "...Et (...) dit-on voullentiers en ung proverbe ancien : Qui bon service fait, bon guerdon en attend. Vous faictes bon service au Roy et, se Dieu plaist, vous en serez bien guerredonné." (BUEIL, II, 1461-1466, 162).

Rem. Hassell 229, S80. Cf. aussi Morawski : 555 : De service au deable conchié guerdon.

22
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     TÊTE     
-

Tant de têtes, tant de sens : Vous dites voir, se Dieu me gart ; Nonpourquant a ce je m'assens Que tant de testes tant de sens, Ce dit on souvent en commun. Par aventure a cy aucun Qui nous en pourra de ligier Un nommer, pous abregier, Souffisant homme. (Mir. st Lor., 1380, 149). Et aussi est-il à penser que plusieurs testes congnoissent plus que une ou que deux, comme fist le roy Amydas, lequel estoit ung notable et vaillant chevallier qui laissa ceste belle et grant entreprinse par aucuns conseilliers à part. (BUEIL, II, 1461-1466, 233).

Rem. DI STEF. 837b, tete. Cf. aussi Morawski 677 : En petite teste a grant sens, 1510 : Len ne peut de plus haulte locher que de la teste, 1788 : Qui a deus testes si gart la plus belle.

23
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     USAGE     
-

Usage rend maître : Car homme dist qe usage fait mestier [var. fait le mestre]. Tresdouz Sires, de cele mestier [var. mestrie] ai jeo tant apris qe jeo sai de voir sanz doute qe jeo siu dignes a estre perduz sanz recoverir (HENRI LANC., Seyntz medicines A., 1354, 78). Et principallement le bon chevalier se doit excerciter et usaiger ès faiz d'armes et de guerre et non pas estre oyseux en querant ses delices et plaisances, car, ainsi qu'on dit, usaige rent maistre et fait l'omme prest et habille, et doit tenir le bon chevalier ce qu'il promet. (BUEIL, II, 1461-1466, 71).

Rem. Hassell 242, U3 ; DI STEF. 862b, usage. Cf. aussi Morawski 2458 : Us rent maistre.

24
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     VAINCRE     
.

Qui dure/souffre vainc : On recorde, et s'est avenu Souvent, que pluseurs sont venu A leur entente seulement Par souffrir bien et humblement ; Qu'humblement souffrir a la fie Maint dur cuer veint et amolie, Et li proverbes qui recorde : "Qui sueffre, il veint", bien s'i acorde. (MACH., R. Fort., c.1341, 68). Et se dit on : "Qui sueffre, il veint" ; Et s'est vertueus qui bien feint. Einsi toutes les veinquera Par souffrir, n'il ne trouvera Donjon, closture ne muraille, N'autre voie, qui mieus y vaille. (MACH., D. Lyon, 1342, 232). Nulz ses torfaiz n'adrecera, Maiz cilz qui pacience ara En tout ce qui luy avenra, Tant qu'il le puist bien endurer, Pourra longues vivre et durer : Car qui sueffre en la fin vaincra. (DESCH., Oeuvres Q., t.4, c.1370-1407, 253). Cellui vaint qui seuffre. Se tu veulz vaincre, il convient que tu aprennes a souffrir. (Percef. II, R., t.2, c.1450 [c.1340], 391). En se tenant sur sa garde, on peult bien guerroyer son ennemy sans coup ferir, et dit-on voullentiers : Qui dure, vaincq. (BUEIL, II, 1461-1466, 230). Mais Marguerite en qui vertus s'avoie, Tire en Savoye et s'y ara sa vie ; Dieu qui tout scet mieux que ne le sçavoie Soit en sa voye et partout le convoie, Sy qu'on le voye en triumphe assouvie ; Tousjours n'a mie esté sa bonne amie Nostre ennemie, adversité fort dure, Mais enfin vaincq qui sagement endure (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 368).

Rem. Morawski 1060 : Li bon soufreor vaint partout et 2193 : Qui veut vaintre il doit souffrir ; Hassell 99, D132 et l 231, S108 ; DI STEF. 276b, durer et 293c, endurer.

24 réponses à la demande
Fermer la fenêtre